vendredi 18 octobre 2019

Daïnah la métisse - Jean Grémillon 1931





Contrairement à ce que j’ai pu lire çà et là, Daïnah la Métisse n'est pas un moyen métrage, mais un film insolemment mutilé à sa sortie par ses producteurs. Un véritable massacre qui explique un peu mieux pourquoi le film apparaît bancal. Il manque des scènes. Et pas des petits bouts de scènes. Le critique et historien, Philippe Roger, émet l'hypothèse que tout le début a été entièrement coupé, soit grosso modo, une quarantaine de minutes passées à la trappe. C'est Léon Mathot qui a eu la charge d'opérer les coupes. Finalement, il ne restera que 1500 mètres sur les 2200 mètres initiaux. Et pour cette raison, Jean Grémillon refusa de le signer. Il n'est d'ailleurs pas crédité au générique.
Malheureusement, la version originelle du film ne pourra jamais être reconstituée, la pellicule coupée ayant été définitivement détruite.
Le film s'inscrit dans une époque charnière du cinéma. Nous sommes en 1931, c'est-à-dire, au début du film parlant, et ce que voulaient surtout les producteurs, c'était un film léger, une sorte de comédie chantante, une façon pour eux d'exploiter le filon commercial du film parlant. Mais le traitement sonore, très avant-gardiste, qu'en a fait Jean Grémillon a dû les laisser perplexes… Car à une période où les cinéastes s'accordent pour donner la prééminence à la parole, Grémillon, lui, la refuse, en estimant que les bruits, les sons, les chants, la matière sonore dans son acception la plus large, ont plus d’importance que le parlé en lui-même ! Cette vision audacieuse et personnelle du cinéma a pour but ultime de faire émerger la magie du son. Elle a été possible parce que Grémillon a été toute sa vie, musicien dans l'âme. Élève de Vincent d'Indy, il suit une formation musicale à la Schola Cantorum. C'est d'ailleurs en tant que violoniste qu'il fait ses débuts artistiques, au Max-Linder, l'une des salles de cinéma les plus prestigieuses. Il jouait dans une petite formation orchestrale qui accompagnait les films muets.
Composant parfois lui-même ses musiques de films, Grémillon considère justement le septième Art dans une optique intrinsèquement, essentiellement, musicale. L'ensemble de son œuvre est marqué par sa sensibilité et son expérience de musicien. Mais son approche esthétique, profondément personnelle et originale, reste souvent incomprise par ses pairs. Traditionnellement, la musique sert, le plus souvent, à accompagner les images, à magnifier une scène, ou à pallier son manque d’émotion. Chez Grémillon, ce sont les images, au contraire, qui doivent suivre les modulations du rythme musical, et servent d’illustrations aux thèmes musicaux. 
Comme l'écrit Pierre Billard dans la biographie qu’il consacre à Jean Grémillon : (1)
«Son rêve informel,[à Grémillon] c'est que l'image elle-même devienne musique. Tous ses films personnels porteront la trace de cette “composition musicale».
Adapter l'image à la musique, plutôt que la musique à l’image, voilà formulées, les prémisses d’une philosophie, d'un esthétisme, auquel Jean Grémillon restera attaché toute sa vie.
Daïnah la métisse offre une impressionnante palette sonore. Le film s'ouvre et se termine sur le même air lyrique, alors que le bruit et le cliquetis des machines rythment la croisière par vagues successives. Mais c'est une atmosphère très jazz, (jazz des années 30 évidemment) qui baigne et imprègne constamment le film.
La mise en scène est austère, mais il y a des fulgurances formelles qui révèlent une conception très géométrique de l'espace, avec une architecture quadrillée, des lignes qui dessinent d'étranges arabesques, et des plans verticaux qui dénotent un sens aigu de la profondeur et de la verticalité.
Une autre qualité de ce film maudit, et pas des moindres : la qualité des interprètes.
Charles Vanel tient magistralement le haut du pavé (la scène de l'interrogatoire est sublime). Et Daïnah la Métisse est littéralement portée par une Laurence Clavius lumineuse et sensuelle, qui tient ici son premier et unique rôle au cinéma. Il y a cette extraordinaire scène de bal masqué, avec cette danse qui reste, à mon sens, le moment le plus fort du film. Une danse en guise d'orgasme, comme une offrande dionysiaque à la nature, où Daïnah, sur des riffs de jazz endiablés, s'offre aux regards, aux éléments, à la vie.
Habib Benglia impose un style d'une élégance sobre. Si l'acteur a bien eu, à son actif, une quarantaine de films, on ne lui a donné en revanche que des rôles secondaires (excepté Daïnah) et le fait qu'il n'y fasse que des apparitions furtives, n'enlève rien à l'exceptionnelle longévité de sa carrière. Ses rôles sont largement inspirés d'un cinéma exotique dans lequel tous les poncifs de la mythologie et de la pensée colonialistes ont manifestement trouvé un point d'ancrage.
En 1930, par exemple, peu avant le tournage de Daïnah la métisse, il joue dans la Femme et le rossignol, d’André Hugon. Il y tient le rôle d’un chef de tribu. Tourné en Côte-d'Ivoire, ce film est l'exemple type des films coloniaux tournés en Afrique, destinés à satisfaire la curiosité du public européen, avide d'exotisme et de dépaysement.
Originaire du Soudan, et né à Oran, Habib Benglia arrive en France juste avant la Première Guerre mondiale. Autodidacte chevronné, il réussit à parfaire sa formation de comédien dans les arts du music-hall et le théâtre de boulevard. Il fut tour à tour amuseur, danseur, auteur, et s'est bâti sur les planches une véritable carrière de tragédien. Surnommé aussi le “tragédien noir”, marque reconnaissable de son indéniable réussite sur la scène théâtrale, il semble bien avoir été le premier acteur noir en France, à s'imposer dans des rôles classiques au théâtre, le premier, tout du moins, à accéder à la célébrité, dans l'entre-deux-guerres.



Dans une France colonialiste profondément engoncée dans ses préjugés raciaux, il faut saluer l'audace et le courage de Jean Grémillon d'avoir porté Habib Benglia et Laurence Clavius sur les devants de la scène, et de leur avoir accordé les premiers rôles du film. Mettre un noir et une métisse en tête d'affiche, voilà qui ne manquait pas de piquant en 1931…. D'autant plus étonnant, que le film prend le revers de l’imagerie coloniale, et que, fait rarissime, le noir tient, pour une fois, le beau rôle. Habib Benglia, qu'on voit souvent plongé en pleine lecture, est un intellectuel raffiné, un écrivain épris d'un calme  étonnant, et forme avec sa femme, Daïnah, un couple exotique de bourgeois, sur lequel ne manqueront pas de se poser l'attention et la curiosité des passagers. 
Charles Vanel, un mécanicien rustre, confiné dans la salle des machines, cède facilement à la sauvagerie de ses pulsions. Mais les nuances qu'il apporte à son personnage le rendent presque attachant. 
Au final, si le film peut dérouter par sa structure et ses ellipses redondantes, il constitue néanmoins un parfait échantillon des ambitions artistiques que Jean Grémillon a très tôt placées dans le cinéma, et réussi à dessiner les contours d'une singularité qui ne fera que s'affermir par la suite.




Cette édition vaut aussi pour la qualité exceptionnelle de ses bonus : en premier lieu, vous trouverez un documentaire fascinant, Jean Grémillon et le réalisme magique. Philippe Roger, Geneviève Sellier, Giusy Pisano et Yann Calvet vont, chacun à leur manière, parler de ce cinéaste passionnant, malheureusement resté à la marge du cinéma français. Si vous ne connaissez pas Jean Grémillon, c'est une excellente entrée en matière. Il faut voir comment Philippe Roger réussit, à partir d'une simple affiche de film, (celle de Daïnah la métisse), à dévoiler l'univers esthétique et philosophique de Jean Grémillon,  j'en ai eu le souffle coupé !
Vous retrouverez Philippe Roger dans le second bonus. Toujours aussi pertinents, ses précieux commentaires apportent à la compréhension du film un éclairage indispensable.


Bonus Blu-ray :


- Jean Grémillon et le réalisme magique (HD-56mn-MKV)
- Séquences commentées (HD-19mn-MKV)
- Intermède musical ( HD-2mn-MKV)


Bonus personnels :


- Premier plan (revue mars 1960) : Grémillon par Pierre Kast. (PDF-25p)


- Anthologie du cinéma : Grémillon par Pierre Billard. J'ai pour Pierre Billard une grande admiration, et la petite biographie qu'il a écrite sur Jean Grémillon, donne à travers une brillante analyse de ses chefs-d'œuvre, la mesure de son talent.   (PDF-22p)



- Les Cahiers du Cinéma  :  injustement passée sous silence par les Cahiers du Cinéma pendant des décennies, l'œuvre de Jean Grémillon est enfin reconnue à sa juste valeur, et passée au crible dans une série d'articles parus en octobre 2013. Ils jettent une lumière éclatante sur l'univers poétique et musical du cinéaste, mais n'expliquent pas comment celui qui avait toutes les cartes en main, pour devenir le chef de file du Cinéma français d'après-guerre, (après avoir réalisé coup sur coup trois chefs-d'œuvre entre 1939 et 1944) a été frappé du sceau de la malédiction, en raison d'une série de projets malheureusement avortés, et termina sa vie dans l'oubli. Un destin singulier pour un cinéaste maudit. 
Pierre Kast, qui fut l'assistant de Jean Grémillon, a tenté de donner une explication à cette malédiction, et au fait, assez déroutant, que ses films n'avaient aucune emprise sur leur époque. Pour expliquer ces échecs et sa mise à l'écart du milieu cinématographique, Pierre Kast parle d'inadaptation. Inadaptation de Grémillon au monde de la production et à ses exigences financières. Comme si, finalement, ces contraintes restaient à ses yeux incompréhensibles et incompatibles avec l'exercice de son Art. (PDF - 27p)




- Extrait du DVD, Remorques : Grémillon, le méconnu :  cette coproduction de France 3 Normandie, donne un aperçu succinct de la carrière cinématographique de Jean Grémillon, mais les interventions plus que savoureuses de Madeleine Renaud, Micheline Presle, Michel Bouquet, et d'Arlette Thomas, confèrent un charme indéniable à ce documentaire du terroir. Une petite erreur s'y est toutefois glissée, car ce n'est pas en tant que pianiste, mais bel et bien en tant que violoniste, dans de petits orchestres, que se produisit Jean Grémillon au Max-Linder, pour accompagner les films muets.  (Remux DVD-MKV-25mn)

- Extrait du DVD, Lumière d’été Jean Grémillon, un cinéaste sous l’Occupation. Le doc réalisé par Véronique Martin montre comment l'Occupation a été pour Grémillon la période la plus prolifique de sa carrière, une période faste et féconde qui aura vu la naissance de ses plus beaux chefs-d'œuvre. Lumière d'été qui en fait partie, est ici analysée sous toutes ses coutures. Avec la participation de Philippe Roger, Jean-Pierre Mocky, Paul Vecchiali, Michel Bouquet et de quelques historiens du cinéma qui retracent la genèse du film en le replaçant dans son contexte historique. Une belle occasion de découvrir ce mal-aimé du cinéma français, cet artiste complet aux multiples talents, qui amènera le septième Art sur le terrain des passions humaines, du lyrisme et de la poésie. (Remux DVD-MKV-52mn)

- Extrait de la revue, Hommes et Migrations, n°1132, mai 1990, Les Africains Noirs en France. Regards blancs et colères noires, par Philippe Dewitte. (PDF-13p)


- Sur Habib Benglia, bien peu d’articles et de livres lui sont consacrés. Mais le travail de Nathalie Coutelet mérite le détour. Dans une série d'articles, elle s' est attelée à retracer sa carrière théâtrale et cinématographique, en mettant à nu l'arrière-fond historique et colonial, et en décryptant les préjugés raciaux, enracinés dans les mœurs et la société.
L'Exposition coloniale de Vincennes en 1931 entérine et popularise une vision ethnographique et raciste à l'égard des colonies et de ses populations locales. Une vision nourrie par un discours scientifique fondé sur la hiérarchie des races, où les noirs passent pour avoir d'évidentes origines simiesques. La France, fière de son idéologie impériale, y expose ses indigènes sous la forme de zoos humains.
Le noir est généralement perçu comme symbole de luxure, de lubricité, d’animalité. On se complaît à se le représenter sous l’effigie du diable ou du sorcier aux pouvoirs maléfiques. Cette représentation symbolique et tenace du corps noir, a longtemps persisté dans les consciences (jusque dans la première moitié du 20e siècle) et se retrouve jusque dans les sphères intellectuelles de la société, puisqu'elle s'immisce souvent, presque inconsciemment, dans le discours des critiques eux-mêmes, qui ont du mal à juger la prestation de l'acteur, sans tomber dans ces travers idéologiques. C'est ce qu'explique merveilleusement Nathalie Coutelet, à travers l’étude qu'elle a réalisée sur la façon dont ont été perçues, par les critiques, les prestations d'Habib Benglia. Car il a généralement été apprécié, admiré pour sa plastique, la beauté sculpturale de sa musculation et ses qualités athlétiques de danseur. Il lui a fallu bien des efforts pour que, finalement, son jeu de scène et ses qualités d'acteur soient enfin reconnus. Pouvoir affirmer sa propre personnalité, en échappant à ces représentations stéréotypées et primitives, n'aura pas été une mince affaire. Le mérite de Habib Benglia est d’avoir réussi à briser cette immense chape de préjugés. Son prestige n'en est que plus grand.

- Habib Benglia : quand le noir entre en scène, par Nathalie Coutelet. (PDF-22p)
- Habib Benglia, le nègrérotique du spectacle français, par Nathalie Coutelet. (PDF - 13p)
- Habib Benglia et le cinéma colonial. (PDF-15p) 

- Monsieur Vanel, un siècle de souvenirs, un an d’entretiens : avec sa gouaille d'artiste et sa poésie, Charles Vanel se confie à Jacqueline Cartier et nous raconte ses souvenirs, sur le tournage de Daïnah la métisse. Le tout agrémenté de quelques photos piochées dans le livre, et qui rappellent à l'évidence, qu'à tout juste 20 ans, Charles Vanel était vraiment bel homme, et qu'il avait la carrure, l'étoffe et le physique pour jouer les rôles de jeune premier. (PDF-10p)

- Le Chant du monde Les voix méditées-mélodiées du biographe selon Jean Grémillon par Philippe Roger. (PDF-16p) Par moments un peu ardu d'accès, le texte de Philippe Roger met en lumière le traitement sonore des films de Grémillon et permet d'en mieux saisir la portée philosophique et esthétique.

- C'est toujours un plaisir d'entendre la voix de Grémillon. Diffusé sur la chaîne Nationale le 29 janvier 1952, un document rare qui a pour thème : Le film sur l'art trahit-il l'art ? Un débat ouvert autour de Fernand Léger, André Chamson, André Bazin, Emmanuel Berl et Jean Grémillon. Et comme il est dit, à la fin de l'émission, comme pour se départir d'éventuelles poursuites judiciaires, "les opinions émises à la Tribune de Paris engagent la seule responsabilité de ceux qui les expriment." Autre temps, autres mœurs...(France Culture - 25mn- FLAC)

- Grémillon, le cinéaste maudit (RTS- MP3 -7mn)
- Revue Pour Vous.1930. Ciné-reportage à bord du paquebot,  pendant le tournage du film, non loin des côtes de l'île de Beauté.   (PDF-1p) 
- Revue Pour Vous.1931. Habib Benglia donne une interview.(PDF-1p)
- Revues Pour Vous.1932. (PDF-1p) Une critique du film pas tendre du tout, signée Nino Frank, à la sortie du film, en 1932.
- Une critique élogieuse du film par Xavier Jamet. (jpg)

- Cinema 60. Pierre Kast et Philippe Esnault rendent hommage à Jean Grémillon, mort dans l’anonymat, le 25 novembre 1959, quelques heures seulement après l'annonce de la mort, retentissante, de Gérard Philipe. (PDF-11p)


- Sauvage au cœur des zoos humains : dossier de presse sur les zoos humains, issu du documentaire du même nom, réalisé par Pascal Blanchard et Bruno Victor-Pujebet. (PDF-12p)


Kermite.

Bluray REMUX
VF+ St anglais et français (1920X1440 - MKV)

Liens :


Film : https://1fichier.com/?kci9ypwn16bgk670l8ga


Bonus : https://1fichier.com/?edn0rdqy2agedooxgmlz

2 commentaires:

  1. Pour qui aime prolonger la vision d'un film par des bonus qui apportent vraiment un éclairage sur le réalisateur, des acteurs et / ou l'arrière fond historique, ton blog est un INCONTOURNABLE Kermite. Mais là, tu fais vraiment très fort. Les bonus que tu nous proposes pour le film de Jean Grémillon sont tout simplement gargantuesques. Je vais encore me répéter mais un IMMENSE merci à toi de partager avec nous tous ces documents que tu as rassemblés autour du film Daïnah la métisse (1931). Et quelle copie tu nous offres là ! Un régal pour nos yeux de cinéphiles. Jean Grémillon méritait bien un tel traitement et une telle attention. Je suis loin d'avoir fait le tour de sa filmographie mais ce réalisateur, d'une grande sensibilité, me touche beaucoup. Et je trouve qu'il est, malheureusement, un peu en retrait dans les histoires du cinéma.
    Grâce à toi Kermite et à la kyrielle de bonus proposés - tous plus intéressants les uns que les autres - le voilà sur le devant de la scène, et de la plus belle des façons, au travers de ce film magnifiquement restauré.
    Décidément ton blog est un véritable havre pour les amoureux du cinéma.

    Roger

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Roger, c'est un plaisir de lire tes commentaires, et c'est toujours agréable d'entendre que mon travail est apprécié. J'essaye d'apporter ma touche personnelle, de creuser un peu, d'éclairer, d'éveiller la curiosité de chacun, et d'apporter un peu de matière à réflexion. J'essaye, surtout, de ne pas m'en tenir au seul film. Et avec Grémillon, comment dire...c'est presque une nécessité. Comment peut-on apprécier un film comme Daïnah la Métisse sans avoir présent à l'esprit que cette œuvre a été massacrée, mutilée, démolie par des coupes drastiques…?
      J'ai, moi aussi, beaucoup d'affection pour Jean Grémillon, son cinéma, audacieux, et pour l'homme qu'il a été. J'ai toujours eu un faible pour ceux qui sont restés dans l'ombre, à la marge.
      Ses films sont d'autant plus fascinants que l'homme qui les a fait n'est pas un simple réalisateur, c'est un amoureux des Arts, un artiste dans son acception la plus noble, dont la vision va bien au-delà de ce que le cinéma peut proposer.
      Et est vrai que pendant des décennies, il n'a jamais trouvé la place qui aurait dû être la sienne...
      Dans le Grand Atlas du Cinéma Français, édition 1996, donc pas le vieil Atlas de Grand-Père, aucun chapitre consacré à Grémillon, tous les plus connus sont passés en revue, Carné, Renoir, Clouzot, Becker, mais lui, rien, pas même le moindre encart, article, pas la moindre allusion à ses films, c'est proprement hallucinant, un peu comme si la malédiction qui l'avait accompagné toute sa vie durant, se perpétuait au-delà de sa mort…
      Même les Cahiers du Cinéma ne sont pas sans reproches.
      Heureusement, grâce au travail de réhabilitation entrepris par certains historiens du cinéma et cinéastes (Philippe Roger, Bertrand Tavernier, Geneviève Sellier….) Jean Grémillon a, depuis, enfin trouvé sa place dans le vaste Panthéon cinématographique... Il était temps !

      Supprimer